Marcelle Bonaventure & Cie est l'association de passionnés éclairés et d'artistes qui participent aux créations régulièrement.

 

Les membres du bureau :

Estelle Fernandez, Présidente

Behdi Topsy, Trésorier

Annie-Claude Sauton, secrétaire

 

Les artistes :

Raphaël Poly, musicien

Lucie Sorin, comédienne, auteure, metteuse en scène

et de nombreux artistes amis et invités : Isabelle Deproit, Annie Montreuil, Laurent Vichard, Patrick Bonnet, ...

 

Pour mieux les connaitre, voici leurs interviews, réalisées par nos soins.

Photo de Raphaël Poly
Raphaël Poly/Photo de S. Durand

Interview de Raphaël Poly, musicien


Quel a été votre premier contact avec la musique ?


J'ai toujours eu des instruments de musique et des disques dans mon environnement. Une vidéo de concert à été déterminante dans mon choix de faire de la musique un métier. C'était un concert des Stones, je devais avoir 8 ou 9 ans, et en les voyant je me suis dit « Bassiste c'est trop la classe ». J'ai commencé par vouloir bricoler une guitare pour en faire une basse, mais ça n'a pas marché. Plus tard j'ai joué dans des groupes au lycée et vécu enfin mes premiers concerts.


Comment cela est devenu votre métier ?


Sur les conseils de mon professeur de l'époque, j'ai pris la décision de rentrer au conservatoire dans le but de parfaire ma formation de musicien. J'ai commencé mon activité professionnelle pendant cette période grâce à des rencontres faites dans cette école.



Qu'est-ce qui vous semble être le mot clé de votre pratique artistique ?


L'interaction. Entre les artistes sur le plateau, avec le public. Je conçois ma pratique essentiellement dans la représentation en public.



Quel est votre meilleur souvenir scénique ?


Difficile à dire car il y a beaucoup de bons souvenirs de lieux, de groupes, de projets. De plus, les concerts/spectacles qui se passent le mieux sont souvent ceux dont on a pas de souvenir très précis.

Peut-être certains concerts durant lesquels la connexion s'est faite entre toutes les personnes présentes. Certains silences à la fin du spectacle qui restent chargés...



Quel est votre axe principal de travail aujourd'hui ?


Je cherche les liens pouvant exister entre les différentes pratiques musicales que j'ai pu avoir afin de définir de plus en plus précisément ma propre direction. Je reste curieux de tout pour continuer d'alimenter cette réflexion. En même temps je cherche à développer mes compétences musicales. Il se pourrait que ce soit sans fin.


Photo Lucie Sorin
Lucie Sorin/Photo de S. Durand

Interview de Lucie Sorin, comédienne, auteure


Quel a été votre premier contact avec le théâtre ?


Quand j'étais petite, je m'ennuyais tout le temps. Surtout en vacances. Un jour d'été, je fouillais dans la bibliothèque de mes parents pour trouver un livre à lire et je suis tombée sur du théâtre de Labiche. Je ne savais pas du tout ce que c'était. Je devais avoir 10 ans et normalement je lisais plutôt la bibliothèque verte. J'ai ouvert le livre et j'ai été fascinée par l'écriture en dialogue. Ensuite je suis passée directement à Sartre et Camus... Et c'est un peu par hasard qu'à la même période, une amie m'a invitée à venir faire du théâtre avec elle. J'ai été tout de suite enthousiasmée par le fait de rendre les mots vivants. Et surtout je ne m'ennuyais plus !


Comment cela est devenu votre métier ?


Je n'avais jamais envisagé que cela puisse être un métier. J'ai découvert tard qu'il existait des écoles. J'étais à Lyon, il n'y avait pas de conservatoire. Et dans ma famille, la musique et tous les arts étaient pratiqués en autodidacte. J'ai donc suivi cette voie, en faisant, simplement ! Puis j'ai effectué des stages avec des metteurs en scène, je suis partie en Pologne découvrir la pantomime, entre autre choses... N'ayant pas du tout la « théorie » du théâtre je me suis inscrite à la fac d'arts du spectacle à Lyon pour combler les lacunes et là j'ai rencontré Emilie Flacher et Alexandra Vuillet. Ensemble nous avons créé la Cie Arnica. Et de spectacles en rencontres...c'est comme cela que j'ai construit ce qu'on appelle un parcours professionnel.


Qu'est-ce qui vous semble être le mot clé de votre pratique artistique ?


Générosité. J'aime quand les spectacles ne cherchent pas à être moralisateurs ou donneurs de leçon. Je ne supporte pas quand on se regarde jouer. J'aime le partage avec le public et je pense que, quelle que soit la forme artistique, la rencontre ne se produit vraiment que lorsque l'artiste ne calcule plus, s'offre totalement avec ses faiblesses, ses doutes... La générosité en théâtre c'est le lâcher-prise total qui permet la rencontre. C'est un peu le graal du comédien !


Quel est votre meilleur souvenir scénique ?


Difficile, il y en a plusieurs. Mais je dirais que c'était une lecture du texte « Les comme les autres » en 2004 ou 2005. C'est un texte que j'avais écrit tout de suite après le mouvement des intermittents en 2003. Cela avait été une période difficile, le public nous avait insulté, et à Fourvière une jeune chanteuse s'est retrouvée dans le coma après un matraquage violent. Le public l'a enjambée pour aller au spectacle, empêchant les secours d'arriver.... cela m'avait fait perdre l'envie de partager, je n'avais plus que de la colère et de la peur.... Ce texte était un peu une tentative de réconciliation. Je l'ai lu en public dans le cadre des Auléquiades...j'étais très émue et quand je suis arrivée au bout du texte, j'ai regardé le public et j'ai vu une émotion complexe, similaire à la mienne. Et j'ai su que la réconciliation était possible. La générosité est des deux côtés, et quand ça marche c'est magique !


Quel est votre axe principal de travail aujourd'hui ?


Le son et le rythme. Le travail avec Raphaël Poly m'a fait découvrir la résonance possible entre le texte et la musique. Cela permet de faire entendre du sens sans être volontariste dans l'interprétation. Cela fait aussi travailler la voix, instrument sensible et exigeant par excellence ! J'aime beaucoup ce travail, basé sur l'écoute et le lâcher-prise justement !